A Serious Man
Larry Gopnik, le héros malgré lui de A Serious Man, appartient bien à la famille des frères Coen et de ces personnages ordinaires pris dans la tornade d’événements trop grands pour eux. Ce « mensch » moyen, soit « l’honnête homme » en yiddish, prof de physique dans un bled paumé du Middle West dans les années 1960, voit sa vie s’écrouler en quelques jours.
Sa femme réclame le divorce, un étudiant coréen mécontent de sa note le fait chanter, ses enfants n’ont cure de lui, et une flopée d’autres tracas déferlent du jour au lendemain. Afin d’endiguer la catastrophe, Gopnik décide alors d’aller voir plusieurs Rabbins afin de trouver une réponse mystique au chaos de son quotidien.
Après le sympathique mais peu marquant Burn After Reading, les frères Coen reviennent en pleine forme avec un film mêlant l’absurde et la métaphysique, le comique (formidable séquence de la Bar Mitzvah) et la satire sociale. Gopnik, c’est le personnage de Fargo mais flanqué d’une intelligence supérieure, d’une conscience de soi nouvelle dans le cinéma des Coen.