65 : la Terre d'avant
Après un terrible crash sur une planète inhospitalière, Mills (Adam Driver) tente de se frayer un chemin à travers des terres inconnues peuplées de dangereuses créatures afin de rejoindre un vaisseau de secours. Unique chance pour lui et Koa, 9 ans (Ariana Greenblatt), l’autre rescapée, de repartir dans l’espace.
Dura lex sed T Rex
Nul suspense : la planète inhospitalière qui voit se crasher notre héros est donc la Terre, il y a 65 millions d’années. Et les créatures inhospitalières sont par conséquent les dinosaures ! On s’en serait douté rien qu’en voyant l’affiche, les 15 premières minutes du film, puis (si on n’avait pas encore compris) le carton‑titre qui arrive pour en remettre une couche. Scott Beck et Bryan Woods, les deux réalisateurs, ne s’encombrent pas de pincettes, ni de subtilités, et c’est un peu dommage.
Car ce qui promettait sur le papier un mix entre Predator, Jurrasic Park, mâtiné de Seul sur Mars et featuring l’acteur le plus hype du moment (découvert dans la série Girls), s’avère en fait aussi insipide qu’un repas en resto U. Les enjeux dramatiques sont plats, les scènes d’action jamais vraiment convaincantes ni impressionnantes, et bien sûr, l’histoire est ultra‑prévisible. Au final, le film est un blockbuster qui ne casse aucune brique. Heureusement, les effets spéciaux fonctionnent peu ou prou (du moins les dinosaures). On peut toutefois remarquer que les paysages sont sublimes et qu'ils feront sans doute exploser la colorimétrie de votre Home Cinéma. C’est un peu la seule chose à sauver du film.
Y a‑t‑il un (Adam) Driver dans l’avion ?
D’ailleurs, c’est à se demander si Sam Raimi (producteur du film), souvent plus inspiré, est passé en salle de montage ou a même daigné jeter un œil au scénario ? 65 : la terre d’avant est un film aussi vite oublié qu’il est regardé. Heureusement, il ne dure pas trop longtemps. À la limite, il aurait fait un honnête film de plateforme, une œuvre sans envergure et sans grand intérêt, comme il y en a tant sur Netflix et consorts.
Adam Driver a beau faire pour essayer d’humaniser un tant soit peu son personnage ou de jouer avec sa jeune partenaire, mais rien n’y fait. Même Tom Hanks face à son ballon de basket (Wilson) dans Seul au monde avait plus à jouer. Au final, 65 : la Terre d’avant est un étrange ratage. On en devine un potentiel, on attend fébrilement qu’il arrive quelque chose. Mais il ne sera jamais à la hauteur de nos attentes.