38 témoins
Une nuit, une jeune femme est assassinée dans un quartier sans histoires du Havre. Une enquête s’ouvre aussitôt. Pourtant, au sein du voisinage, personne ne veut ou ne peut fournir les éléments susceptibles de faire progresser les recherches.
Un seul homme, Pierre (Yvan Attal) va rompre le silence. Il décide d’avouer ce que savent secrètement les trente‑sept autres témoins de sa cour d'immeuble. L’impact de son aveu fait brutalement basculer son monde et ce qui l’entoure.
Seul contre tous, et peut‑être pire : seul contre sa propre conscience. Pierre ne retient que la culpabilité qui le ronge, à défaut de la droiture qui l’élève. La complexité du point de vue, héritée des œuvres de Fritz Lang, forge alors l’itinéraire emprunté par un individu contre la meute communautaire.
Qu’aurions‑nous fait, à notre tour, si un cri inhumain avait déchiré la nuit ? 38 témoins confronte l’essence existentialiste d’un homme à la violence mutique d’une société couarde. La responsabilité individuelle engrangée par un unique aveu fait se déliter un microcosme conditionné par les règles du refoulé et se prenant à rêver d’impunité, en dépit d’intégrité.
Une réussite signée de Lucas Belvaux qui, après Le rapt, retrouve son acteur fétiche, Yvan Attal, et poursuit dans une veine bien plus sombre que celle de ses débuts (souvenez‑vous de sa trilogie de la vie).