21 nuits avec Pattie
Avec son lieu-dit au nom imprononçable mais plein de promesses, ses bois environnants, ses cours d'eau vivifiants, sa nature sauvage et ses maisons en pierres sèches millénaires, il semblait que le coin de Provence où débarque Caroline (Isabelle Carré) pour l'enterrement de sa mère recèle quelques pouvoirs mystérieux. Tout commence (et se terminera) autour d'une piscine, symbole de ce bain de jouvence que s'apprête à vivre cette Parisienne mère de deux enfants, en pleine déroute sentimentale.
Dans la bâtisse de sa mère, avocate volage qui préférait la compagnie et la fougue des locaux plutôt que celle de sa propre fille, Caroline est accueillie par Pattie (Karin Viard), une femme libérée qui raconte à qui veut l'entendre ses aventures avec les hommes, jusque dans les moindres détails et avec un certain lyrisme. Caroline va d'abord écouter les récits fleuris de Pattie un peu malgré elle, puis peu à peu s'imprégner de cette force vitale qui semble irriguer tous les habitants du coin (excellent Denis Lavant en tombeur de ces dames et bûcheron surpuissant).
Un soir, le corps de la morte disparaît… Le début d'une quête de la mère pour Caroline, mais aussi et surtout d'une renaissance pour cette femme qui a toujours ignoré ses désirs les plus enfouis. Un film hybride, parfois onirique (la séquence de l'orage en forêt), raffiné et revitalisant.