21 Jump Street saison 1
Difficile à croire aujourd'hui, mais cette série a propulsé Johnny Deep dans la stratosphère hollywoodienne. Enfin presque, car juste avant, il participait au mythique Les griffes de la nuit de Wes Craven, film qui a beaucoup aidé à faire de lui une star, c'est bien connu. Pourtant, déjà, il crevait l'écran…
Look androgyne, imberbe et coiffé comme un teckel qui a survécu à un ouragan force 5, on ne voit que lui malgré une évidente marge de progression côté comédie (il prend la pose à chaque séquence, récite ses répliques comme s’il lisait un annuaire et l’expression de son regard rappelle celle du teckel précité ci-dessus…). Des défauts qu'il va très vite gommer pour devenir l'acteur fétiche et fantasque de Tim Burton que l'on connaît.
Au-delà du plaisir nostalgique que procure le générique inoubliable de la série sur néons et graffitis fluo, des vêtements de l’époque qui surgissent tels des vestiges d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, ou encore des intrigues et des dialogues qu’un scénariste même récemment lobotomisé n’oserait pas refiler à un sous-producteur de Hollywood Night, cette première saison fonctionne à 100 %.
Bien sûr, il ne faut surtout pas la comparer avec ce qui se fait actuellement, mais force est de constater que chaque épisode ou presque renferme en son sein des audaces scénaristiques (viols, drogues, violences, prostitution adolescente) abordées sans détour ni tabou. Des thèmes nouveaux à l'époque qui deviendront les axes des grandes séries de demain (comprenez aujourd’hui).
Certes, 21 Jump Street a sacrément vieilli, mais la série se regarde comme la vieille photo de son permis de conduire, avec effroi et tendresse. Au même titre qu’on se demande si on a vraiment eu cette tête-là un jour, on se dit qu’au même moment, on ne manquait pas un seul épisode de 21 Jump Street. Dans les deux cas, ça rend humble !
PS : et puis rendons à Johnny ce qui est à Johnny. Lorsqu’il quitta la série à la saison 4, les audiences ne furent plus jamais les mêmes. Le pauvre Richard Grieco tentera de raviver la flamme avec la série dérivée Booker… sans jamais y parvenir. Depp est devenue une star, Grieco un inconnu. Sans doute une histoire de talent.