17 filles
Lorsque Camille (Louise Grinberg), lycéenne de 16 ans, apprend qu’elle est en enceinte, il ne faut pas plus d’une soirée débridée entre élèves pour que ses copines suivent son exemple. Le virus de la fille‑mère se propage alors et atteint dix‑sept filles du même établissement. Un choix délibéré, assumé et bien sûr incompris par les parents et l’équipe éducative.
Inspiré d’un fait divers survenu au printemps 2008 aux États‑Unis, 17 filles est transposé à Lorient, petite ville bretonne en bord de mer. Dans la tête de ces adolescentes en fleur, l’idée d’une grossesse précoce incarne un passeport pour tous les possibles, plus que l’envers cataclysmique qu’on lui prête communément. « Vivre une double vie », « Être », « Aimer pour toujours, sans condition », se dit Camille… Preuve incontestable de son quotidien insipide, privé de reconnaissance affective.
Ainsi, derrière ce choix jugé inconscient, se révèlent des solitudes éparses, des femmes‑enfants aux chambres édulcorées, en guerre contre des parents colériques ou trop absents, accros à l’alcool et aux cigarettes. La contagion maternelle arrive comme un antidote au néant d’une jeunesse faussement rebelle, fatiguée d’être elle‑même et qui n’en finit pas de se chercher.
Ce semblant d’utopie collective révèle bien des lézardes, et face au principe de réalité (elles accouchent mais ont finalement échoué), leur rêve d’absolu s’effondre, et leur prétendue fratrie avec. À découvrir.