12h08 à l'est de Bucarest
Dans une petite ville située à l’est de Bucarest, seize ans après le départ forcé du dictateur Ceaucescu, le présentateur phare d’une chaîne de télévision locale demande à deux invités de débattre de la révolution et de la question suivante : « Les gens ont-ils manifesté avant ou après l'annonce de la mort des époux Ceausescu, et donc la Révolution a-t-elle vraiment eu lieu ? ».
Le premier est un vieux retraité, Père Noël à ses heures ; l’autre un professeur d’histoire alcoolique. Ensemble, ils vont se remémorer ce jour où ils ont investi la Mairie en criant : « À bas Ceausescu ! ». Mais les auditeurs, qui interviennent régulièrement au téléphone, réfutent les faits glorieux de ces héros. Nos deux larrons n’étaient-ils pas plutôt en train de cuver dans un bar ou de préparer Noël ?
Porumboiu choisit de désamorcer un film qui aurait pu être pour le moins pompeux (chronique sociale d’une Roumanie triste et déprimée), en adoptant au fil des séquences un ton presque burlesque. Une réussite indéniable portée par la bienveillance ironique de son auteur.