125 rue Montmartre
Sauvé in extremis de la noyade par Pascal (Lino Ventura), Didier (Robert Hirsch) se lie d’amitié avec lui. Le rescapé, anxieux pétri de manies, lui confie un peu trop rapidement ses déboires conjugaux. D’ailleurs, Pascal, crieur de journaux sans problème, se retrouve curieusement mêlé à une histoire de crime passionnel la nuit où Didier disparaît…
À contre‑courant des réalisations audacieuses de la Nouvelle Vague, Gilles Grangier adapte le roman à succès d’André Gillois, avec la collaboration de l’immense Michel Audiard au scénario. Les répliques gouailleuses claquent tandis que l’étau se resserre bientôt autour du coupable débusqué à cause d’une parole de trop déclamée dans un cirque. Grimé en clown triste, Robert Hirsch campe à merveille la folie pathétique de son personnage, quand la présence musclée de Ventura souligne clairement le contraste entre eux deux.
Polar nerveux et maîtrisé à la perfection, 125 rue Montmartre rassemble une équipe de techniciens sensationnelle, du chef‑opérateur Jacques Lemare (ancien cadreur sur La règle du jeu de Renoir) à Jacqueline Sadoul au montage en passant par Jacques Deray et Claude Zidi (respectivement assistant‑réalisateur et assistant‑opérateur), qui y font également leurs premières armes.