Pour la première fois depuis quatorze ans, la société japonaise Sony annonce des pertes, 761 millions d'euros, pour son exercice 2008/2009. Le porte-parole du groupe a déclaré : « Le prix des équipements électroniques grand public a baissé de 15 à 20 % cette année. Malgré notre politique de baisse drastique des coûts, nous ne pouvons pas espérer survivre à des prix de vente sans cesse moins élevés ». Le grand patron de Sony, M. Howard Stringer, a donc décidé d'employer les grands moyens et a commencé un grand ménage interne en constituant une équipe rapprochée constituée de jeunes cadres formés à l'école américaine et soudée autour de son projet. L'objectif est clair : redonner au groupe japonais son lustre d'antan et retrouver une rentabilité lui permettant de rivaliser avec les compétiteurs coréens par exemple, Samsung Electronics en tête. Parmi les mesures phares de son plan, la première est de réduire le nombre des fournisseurs par deux, passant de 2 500 à 1 200 à la fin de l'année. Ensuite, le groupe va rationaliser ses commandes de pièces pour baisser là encore drastiquement ses références. En effet, jusqu'à présent, chaque division de Sony était responsable de son approvisionnement. À l'avenir, les achats seront mutualisés pour faire pression sur les prix auprès des sous-traitants. Voilà qui rappelle fortement le management de Carlos Ghosn, à la fin des années 90, lors de prise de pouvoir chez Nissan. Enfin, troisième priorité et pas des moindres, adapter les méthodes de production aux différents marchés. Si Sony indique vouloir garder quelques unités de production à forte valeur ajoutée au Japon et dans autres pays à fort pouvoir d'achat pour répondre aux exigences de ses consommateurs, le constructeur souhaite aussi mener une politique de volume pour être présent sur les marchés émergents avec des produits « low-cost ».
Sony
le 24 mai 2009 - 18h00