Pour son deuxième week-end en salles, Sinners a généré 45 millions de dollars, soit une baisse de seulement 6% par rapport à son démarrage impressionnant de 48 millions. Une performance notable, surtout pour un film classé R Rated (interdit aux mineurs non accompagnés). Avec un budget de 90 millions de dollars, il cumule déjà 122,5 millions sur le marché nord-américain.
À l’international, après un lancement discret dans 70 marchés, Sinners a limité la casse avec seulement 14% de baisse, récoltant 39,1 millions de dollars supplémentaires. À noter que la ressortie de Star Wars : épisode III - La revanche des Sith prend la deuxième place du classement avec 25,2 millions de dollars, juste devant The Accountant 2, qui débute à 24,4 millions.
Sinners : copier, c'est pécher ?
Malgré son succès au box-office, Sinners peine à convaincre sur le plan artistique. Avec Michael B. Jordan distribuant des baffes à des vampires dans le fin fond du Mississippi, le film enchaîne clichés raciaux et scènes grotesques sur fond de bande-son anachronique mal exploitée. Certaines séquences sont si caricaturales qu’elles en deviennent risibles.
Le vrai problème : Ryan Coogler, comme son acteur principal, semble croire livrer une œuvre profonde, alors qu'il signe une série B maladroite truffée de références forcées à la Blaxploitation. Le résultat est un défilé de stéréotypes hallucinants, parsemé de rares moments sympathiques et de seconds rôles réussis, sans jamais atteindre la prétention messianique qu’il affiche.
Pendant ce temps, Quentin Tarantino -qui avait écrit le scénario d'Une nuit en enfer (réalisé par Robert Rodriguez en 1996)- doit bien sourire jaune : Sinners reprend sans vergogne la structure de son film, du twist vampirique intervenant à mi-parcours, aux deux frères violents, jusqu'à la surenchère de sang et de violence outrancière. Un recyclage sans finesse qui pose sérieusement question sur son originalité.