Le réalisateur-scénariste Paul Schrader est tout simplement époustouflé par les capacités d’écriture de ChatGPT. À 78 ans, l'homme a posté plusieurs messages à ce sujet sur sa page Facebook, s'exclamant : « l’IA est plus intelligente que moi ».
Il y raconte notamment voir soumis à ChatGPT un script de son cru écrit il y a quelques années en lui demandant d'apporter des améliorations, et « qu'en cinq secondes, ChatGPT a fourni des notes aussi bonnes ou meilleures que celles que j’ai jamais reçues d’un réalisateur de film ».
Paul Schrader, les pieds dans l'IA
Mais c’est sa publication la plus récente sur le sujet qui a généré le plus de critiques. Le scénariste aurait demandé à la plateforme bien connue d’IA de générer des intrigues pour des films de cinéastes célèbres, dont lui-même, et les résultats l’ont époustouflé : « Je viens de demander à ChatGPT une idée pour un film de Paul Schrader. Puis Paul Thomas Anderson. Puis Quentin Tarantino. Puis Harmony Korine. Puis Ingmar Bergman. Puis Rossellini. Lang. Scorsese. Murnau. Capra. Ford. Speilberg . Lynch. Chaque idée que ChatGPT a eue (en quelques secondes) était bonne. Et originale. Et étoffée. Pourquoi les scénaristes devraient-ils passer des mois à chercher une bonne idée alors que l’IA peut en fournir une en quelques secondes ? ».
Un outil formidable mais pas pour tout
Alors on a bien une réponse simple : parce qu'à la base, ce ne sont pas les idées de ChatGPT mais celles des autres. Et puis quand tout le monde aura fait comme Paul Schrader, il n'y aura plus rien à recycler, aucun scénario, aucune matière première originale. Sans oublier la question des droits d’auteur, si essentiels pour les scénaristes.
Et les abonnés de Schrader de se demander si le réalisateur va bien, ou si son compte n’a pas été hacké. A priori non, puisque Schrader avait déjà encensé l’IA, affirmant même son ressenti au sujet de la période actuelle : « C'est un moment existentiel, comparable à ce que Kasparov a ressenti en 1997 lorsqu'il a réalisé que Deep Blue allait le battre aux échecs ». L’IA est effectivement un outil formidable qui améliore et facilite la vie dans de nombreux domaines, y compris celui du cinéma. Mais l’IA dans le cadre scénaristique, sans une direction artistique ou sans autre inspiration créatrice, n’apporte pas grand-chose de neuf selon de nombreux scénaristes.
En attendant, le prochain film de Paul Schrader (voir son cinécult' intitulé Paul Schrader, cinéaste et trublion de génie) sera un film noir sur l’obsession sexuelle, intitulé Non Compos Mentis.