Our Hobby is Depeche Mode, l'incroyable doc perdu sur les fans de Depeche Mode

le 04 octobre 2019 - 20h39

Un documentaire « oublié » de 2007 sur les fans les plus hardcore de Depeche Mode refait surface. Et il y a du lourd.

Personal Jesus. Tout est résumé dans un des titres culte du non moins culte groupe Depeche Mode, doté d'une des plus puissantes fanbase au monde, et ce depuis près de 40 ans.

 

Si Elvis Presley était un dieu pour ses adorateurs (un des « Personal Jesus » de la chanson), Depeche Mode pourrait être une religion à lui tout seul, une religion débridée toutefois, prônant toutes les libertés et une tolérance extrême. C'est cette incroyable dévotion des fans de DM à travers le monde (les « Devoted », les « dévoués ») que documente ce film de 2007, commandé à l'époque par la maison de disques ancestrale Mute Records à deux jeunes documentaristes, Jeremy Deller et Nicholas Abrahams.

 

 

De folles rencontres à la volée

Une folie Depeche Mode qui interrogeait Daniel Miller lui-même, grand manitou de Mute Records, désireux de savoir pourquoi en Russie par exemple, le groupe était à ce point un symbole et en totale communion (« personal Jesus »…) avec son public. Et plus largement en Europe et dans le monde. C'est ainsi que les deux vidéastes sont partis pendant trois semaines à travers tous les pays (Mexique, États-Unis, Allemagne, Roumanie, Brésil, Canada…) à la recherche des fans les plus hardcore du groupe. Pas de rencontres préalables, quasiment pas de préparation, mais de sacrées rencontres captées à la volée, devant un aéroport, sous un pont, en soirée…

 

 

Dave Day à Moscou

S'il paraît que très peu de personnes avaient jusqu'alors vu ce documentaire ayant mystérieusement encombré un tiroir pendant plus de dix ans (The Posters Came from the Wall à l'origine, disponible en version russe sur le net), le voilà déjà taxé « d'un des meilleurs films jamais réalisés sur la musique ». Les portraits s'enchaînent, un ex-sans-abri angoissé à l'idée de perdre les batteries de sa chaîne stéréo, le fan Orlando à Pasadena Californie qui allume une bougie tous les jours dans son sanctuaire dédié au groupe, la Russe Masha qui passe son temps à dessiner sa vie imaginaire avec Depeche Mode (délirante mais talentueuse), ou encore ces milliers de jeunes qui se réunissent chaque année à Moscou le jour de l'anniversaire de Dave Gahan pour célébrer le « Dave Day », alias de « derviche tourneur » (« personal Jesus » encore…).

 

 

Les deux réalisateurs kidnappés

Écoutée parfois sous le manteau, porte-étendard d'une liberté brimée, la musique de DM est sans doute intimement liée aux grands bouleversements qui ont rythmé les années 80. Un des réalisateurs se rappelle dans une interview accordée au site Flashback : « En Russie, 60 fans nous ont accueillis à l'aéroport et nous ont kidnappés pendant deux jours, ce qui a été génial pour le film. Comme nous le soupçonnions, l'histoire d'Europe de l'Est était massive. L’effet de Depeche Mode dans cette région au cours des années 1980 était similaire à celui des Beatles sur le Royaume-Uni au cours des années 1960 ».

 

 

Sans doute mal-aimé par le groupe à l'époque (des fans allemands habillaient leurs enfants comme le groupe et parvenaient à se rapprocher de lui à la moindre occasion, il y avait sans doute de quoi fipper…), le film, aussi touchant que déconcertant, a ainsi sans doute fini au placard. Sa sortie au moment même où le Fan Documentary d'Anton Corbijn, Spirits in the Forest, s'apprête à être diffusé au cinéma n'est sans doute pas un hasard, il devrait rapidement devenir lui aussi un objet de culte (« personal Jesus » toujours…). Our Hobby is Depeche Mode est à découvrir en intégralité sur de multiples plateformes de streaming (cliquez ci-dessous).

pour continuer