Préquelle librement inspirée du livre George R.R. Martin Fire and Blood (Feu et Sang), la série revient plusieurs siècles avant les événements de Game of Thrones pour relater l’ascension et la chute de la maison Targaryen.
Où est la nouveauté ?
Dès le générique, copie quasi conforme de celui Game of Thrones, le ton est donné et résonne comme un slogan : « On va faire du neuf avec du vieux ». Les personnages sont tous des doublures presque parfaites de ceux de la série originale, au point de s'amuser à deviner qui est le nouveau Tyrion Lannister, la reine des dragons, Jon Snow, etc. Certains acteurs ressemblent même trait pour trait à leurs homologues de Game of Thrones.
Tout le contexte rappelle aussi un paysage bien connu : les enjeux familiaux dramatiques, les batailles épiques, les joutes d’ego interminables autour d’une table, les scènes charnelles et/ou cruelles, les percées gore, les visages réduits en bouillie et, bien sûr, les dragons qui volent et qui crachent du feu.
Difficile dans ces conditions d'éprouver un sentiment de nouveauté et de vent de fraîcheur. Notons toutefois qu'une chose change et en mieux : la qualité des effets spéciaux et le rendu des décors. Il n’y a pas débat, c’est bluffant. La réalisation est elle aussi efficace et les acteurs tous excellents, Matt Smith en tête (The Crown).
Une scène de tournoi spectaculaire dès le premier épisode
Un retour réussi, alors ? Difficile de statuer sur seulement quatre épisodes. Pour le moment, House of Dragon ne nous offre guère plus que ce que nous avons déjà vu pendant 8 saisons de Game of Thrones, l’effet de surprise en moins. On n’est plus du tout dans le « bonheur » de grandir avec les « petits » de Daenerys (Emilia Clarke) dans GOT.
Dans House of the Dragon, la rareté n’est plus de mise. Les dragons sont presque traités comme de vulgaires chevaux, et au-delà de la banalisation du fantastique, ce qui manque le plus à House of the Dragon et qui était la base line de Game of Thrones, c’est un enjeu dramatique puissant, une menace abominable qui nous fasse trembler pour tous les protagonistes, bref, un Marcheur blanc et son Winter is coming.
Si les choses s’améliorent (il reste tout de même 6 épisodes), on aura peut-être droit à « un Succession avec des dragons », ce qui serait déjà pas mal, ceci dit en passant. Sinon, pour le moment, on retient une scène de tournoi spectaculaire dans le premier épisode, une attaque de dragon fort bien troussée dans le deuxième et des personnages qui parlent, parlent, parlent sans arrêt, avec toujours tapi dans l’ombre cet ennui profond, prêt à surgir à tout moment. Attention, si les choses restent en l’état : sommeil is coming !