Dans une période où l’utilisation de l’IA pour « remplacer les vrais artistes » fait peur, Ted Sarandos, le co-PDG de Netflix, avait déjà tenté de nous rassurer. Et il a réitéré à l’occasion de la dernière annonce de résultats trimestriels de la compagnie.
Sarandos et la connexion magique
« Je pense que les séries et films gagnent l'adhésion du public lorsqu'ils établissent une connexion. Elle réside dans la beauté de l'écriture, la chimie entre acteurs, la surprise des rebondissements de l’intrigue, etc., explique Sarandos. Et je ne dis pas que le public ne remarque pas ces autres éléments, mais je pense qu'il se soucie principalement de la connexion avec la narration. Je dirais qu'il ne se préoccupe probablement pas beaucoup des budgets, et peut-être même pas de la technologie (soit l’IA générative, NDLR) utilisée pour les produire ».
Et de prendre l’arrivée de l’image de synthèse dans l’animation comme exemple : « L'animation n'est pas devenue moins chère, elle est devenue meilleure en passant de l'animation dessinée à la main à l'animation par ordinateur, et plus de personnes travaillent dans l'animation aujourd'hui que jamais auparavant dans l’histoire ».
Ça finit par se voir
Ce que Ted Sarandos ne dit pas en revanche, c'est que l’image de synthèse a toujours proposé quelque chose de nouveau et non recréé à partir des travaux des autres, que le but avoué est sans doute de payer moins cher ses scénaristes, et qu'à ce stade les diffuseurs et les sociétés de production ne savent parfois pas vraiment eux-mêmes à quel point l'IA est utilisée par les auteurs. Exemple : lors d'un récent appel à projet cinéma en France, il a été demandé aux scénaristes, dans un souci de transparence, de préciser le pourcentage d'IA utilisée dans l'aide à l'écriture. Sans parler de l'uniformisation des contenus, et ça, ça finit par se voir…