Porte-étendard de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard, l’un des réalisateurs les plus emblématiques du cinéma français, a aussi revisité de fond en comble de nombreux genres, à commencer par le film noir avec Pierrot le Fou (1965, photo ci-dessous).
Un an après Le Mépris (1963), sans doute son film le plus vu avec À bout de souffle (1960, 2e photo ci-dessous), Jean-Luc Godard expérimente avec Une femme mariée (1ère photo ci-dessous) un portrait de femme qu’il envisage presque comme un objet pictural. Si le cinéaste déclare « qu’il n’y a pas de modèle mais que du modelage », son actrice Macha Méril souligne avoir été choisie pour son corps et ses formes qui confinent aussi bien à la fragmentation qu’à l’épure.
Tout Godard en une phrase
Bande à part, Tout va bien, Sauve qui peut (la vie), Je vous salue Marie, Soigne ta droite, For Ever Mozart, La Chinoise, Le gai savoir, British Sounds, Pravda, Vent d'Est, Luttes en Italie, Un film comme les autres, Vladimir et Rosa, Numéro deux, Ici et ailleurs, Comment ça va ?, Soft and Hard, Film socialisme… difficile de tous les aborder brièvement.
Mais on retrouve tout l'esprit contestataire de Godard en une réplique, quand, le 14 janvier 1968, il commente son propre film dans les tribunes de la revue Télérama : « Mon film Week-end, je ne sais pas comment le présenter… C’est un film qui déplaira sûrement à la majorité des spectateurs… Parce que c’est très méchant, grossier, caricatural. C’est fait dans l’esprit de certaines bandes dessinées d’avant-guerre. C’est plus méchant que Hara-Kiri, ça rappelle un peu Pim Pam Poum. C’est plein de sang et d’injures, comme Les Carabiniers. Et je pense que pour les mêmes raisons, ça ne marchera pas ».
Non seulement ça a marché, mais Jean-Luc Godard léguera quelques-uns des plus grands classiques du cinéma français.