Gangs of London est une série produite pour Sky Studios, scénarisée et chapeautée par Gareth Evans, le créateur surdoué de deux chefs-d’œuvre du film d’action : The Raid et The Raid 2.
L'histoire
Finn Wallace (Colm Meaney), puissant parrain de la pègre londonienne, est assassiné alors qu’il fait une mystérieuse visite sur le territoire contrôlé par la mafia albanaise. Le tueur est un jeune gitan paumé mais nul ne sait qui a commandité le coup. Sean Wallace (Joe Cole), l’héritier tête brûlée de Finn, n’écoute pas son conseiller Lucian (Ed Dumani) et met le blocus sur toutes les activités illégales le temps que l’on retrouve le tueur et le donneur d’ordre. La chose ne ravit pas les différents gangs liés aux Wallace. Durant les funérailles de Finn, Elliot (Sope Dirisu), un modeste homme de main des Wallace, trouve moyen de monter rapidement en grade et de possiblement devenir proche de Sean Wallace.
Un pilote ultra-violent de 1h30
La patte de Gareth Evans, grand amateur d’ultra-violence, se ressent dès les premières secondes du long pilote (1h30) de la série en neuf épisodes (1h30 puis 8 x 55 minutes). Même si cet épisode d’introduction fixe surtout une ambiance et les principaux personnages, Evans sait ravir ses fans avec une science de la tension permanente et deux morceaux de bravoure : une baston sauvage dans un pub et un duel avec une montagne de muscles en slip mais armée d’un hachoir. Pour ces seules deux séquences, le pilote, s’il était sorti au cinéma, aurait écopé à coup sûr d’une interdiction aux -16 ans.
Au regard de ce qu’elle raconte, cette mise en place peut paraître de prime abord un peu longue, mais ce serait une erreur. Le récit déploie en douce de nombreuses futures pistes narratives. Notamment la dimension multiethnique du gang Wallace, en affaire avec des groupes plus fermés, l’instabilité émotionnelle de Sean Wallace, clairement dépassé par son héritage ainsi que plusieurs protagonistes dotés de double agenda.
Un casting badass
Durant les épisodes suivants, la chose se confirme : si l’amateur de sensations fortes est toujours gratifié avec au moins une grosse scène d’action, celle-ci n’est pas une fin en soi. Elle résulte d'une trame qui se resserre et des échanges entre des personnages qui prennent toujours plus de substance. On ne peut d’ailleurs qu’être ravi par le très joli casting mené par Joe Cole (Peaky Blinders, Black Mirror), Sope Dirisu (Humans, Undercover), Lucian Msamati (Game of Thrones, À la croisée des mondes). On salue aussi le retour de la fabuleuse Michelle Fairley (Game of Thrones, Fortitude) qui incarne une veuve Wallace à chaque épisode plus menaçante.
Gros coup de sang pour Gareth Evans
Gangs of London profite enfin d’une mise en scène clairement luxueuse, d’une photo crépusculaire parfaite signée Martijn van Broekhuizen et Laurent Barès, et d’une réalisation énergique. Gareth Evans a dirigé le pilote et deux autres épisodes, mais ses successeurs, Corin Hardy (La nonne, Le sanctuaire) et Xavier Gens (épisodes 6, 7, 8) restent largement au niveau. Sans révolutionner le récit mafieux, Gangs of London donne au genre un grand coup de jeune et de sang qui devrait charmer les amateurs de sensations fortes.
Gangs of London est visible aux USA sur Starz. Et en France directement sur le service de streaming Starzplay disponible sur son application dédiée ainsi que sur Amazon Prime, Apple TV, Rakuten TV et Orange TV (nouveaux épisaodes chaque dimanche sur l’ensemble des services).