D'une offre de 2,5 milliards de dollars fin 2015, Foxconn (assembleur pour les plus grandes marques d'EGP), via sa holding Hon Hai présidé par Terry Gou, a amélioré sensiblement son offre début 2016 à 4,9 milliards de dollars, plus l'engagement d'assumer la dette de la société japonaise (d'un montant d'environ 5,8 milliards de dollars). Au final, Hon Hai est donc prête à s'engager sur plus de 10 milliards d'euros de financement pour acquérir Sharp. Une proposition jugée suffisante par la direction de Sharp qui vient d'annoncer des négociations exclusives avec le Taïwanais.
La solution Foxconn privilégiée
Les efforts déployés par le gouvernement nippon, à travers le fonds souverain d'investissement public Innovation Network Corporation of Japan (INCJ), ne semblent donc pas avoir porté leurs fruits. Son offre, moitié moins importante comporte, en plus, un plan de conversion d'une partie de la dette en action auprès des banques créancières. Sans compter une dissolution de la direction de Sharp et un démembrement de l'entreprise au profit d'autres sociétés japonaises, contrairement à la stratégie de Hon Hai : préserver le portefeuille technologique Sharp, reconduire ses dirigeants et sauvegarder les emplois.
Une première au Japon
La faisabilité de cet éventuel accord devrait être confirmée demain lors d'une conférence de presse Sharp et serait une première concernant un grand groupe japonais. Extrêmement protectionniste et désireux de ne pas voir les technologies nippones s'échapper, le Japon et son gouvernement avaient jusqu'à présent toujours réussi à trouver une solution nationale. Sans être tout à fait certain à l'heure d'écrire ces lignes, le rachat de Sharp par Foxconn/Hon Hai n'a jamais été aussi prêts d'aboutir.
