Nous avons l'habitude de voir fleurir, tous les ans ou presque, de nouvelles associations, comités, confédérations, corporations… Peu d'entre eux survivent et encore moins jouent un rôle prégnant dans leur domaine. Pourtant, l'UHD Alliance, organisme mondial annoncé à l'occasion du CES 2015, pourrait bien être l'un des actes fondateurs de l'avènement d'une technologie réellement spectaculaire, offrant aux consommateurs une qualité d'image et de son totalement inédite et fascinante, comme nous avons pu en avoir un avant-goût sur certains stands.
Car l'UHD Alliance (pour Ultra HD Alliance) réunit pour la première fois tous les acteurs de la chaîne de l'image, les studios hollywoodiens en tête, mais aussi les principaux protagonistes de la post-production et fournisseurs de technologies comme Technicolor et Dolby, les distributeurs de contenus plus, bien sûr, les plus grandes marques et constructeurs TV. Ont déjà annoncé leur ralliement à l'UHD Alliance DirectTV, Dolby, LG, Netflix, Panasonic, Samsung, Sharp, Sony, Twentieth Century Fox, Walt Disney et Warner. Tous unis dans un même but : établir de nouveaux standards audiovisuels de qualité supérieure pour l'Ultra HD et les résolutions au-delà (typiquement la 8K, en attendant de lui trouver une dénomination domestique). Dans les prochains mois, seront donc discutés des moyens pour intégrer et profiter d'évolutions techniques telles par exemple le HDR (High Dynamic Range) ou un gamut (espace couleur) étendu, équivalent au Rec.2020.
Bien sûr, l'Alliance est ouverte à de nouveaux intervenants, tout le monde est bienvenu. Avec toutefois une réflexion à garder en tête, ce consortium né pour la cause, celle d'une Ultra HD hyper-qualitative, est aussi une réponse aux normes édictées par le CEA aux USA et par DigitalEurope sur le vieux continent (cf. notre actualité, estimées peu ambitieuses par de nombreux grands acteurs historiques de l'électronique grand public, donc poreuses à l'entrée sur le marché de nouveaux intervenants, notamment chinois, avec des matériels considérés de « seconde zone » et peu onéreux. La compétition commerciale n'est jamais très loin…
Gardons à l'esprit que c'est une façon, pour les marques impliquées, d'ériger une barrière au marché Ultra HD avec la volonté de publier, sous peu, un label de qualité (sur lequel nous reviendrons dans une prochaine actualité), que les membres de l'UHD pourront apposer sur leurs matériels, contenus ou vecteur de distribution (Netflix pourrait par exemple renseigner certains de ses contenus avec ce label) afin qu'ils soient facilement reconnaissable par les consommateurs en magasins, traditionnels ou en ligne.
Bref, vous le constatez aisément, l'UHD Alliance souhaite prendre son destin en main afin de développer son marché. Et si l'une des premières conséquences aboutit à une hausse sensible de la qualité audio et vidéo de nos téléviseurs et des contenus, on ne peut qu'applaudir des deux mains. Reste maintenant à attendre les premières décisions formelles de l'UHD Alliance dans un avenir proche. Nous avons pu, à ce sujet, discuter avec les ingénieurs de Samsung, notamment, et nous vous donnerons les premières pistes envisagées dans une actualité ultérieure, le temps de mettre en ordre nos notes… Restez connectés.
Dernière réflexion liée à l'avènement de l'UHD Alliance, le terme 4K semble de plus en plus marginalisé commercialement parlant, les principaux acteurs du segment TV souhaitant le bannir de leur communication. Ce dernier est, en effet, jugé inadéquat et porteur de confusion. Même Sony, fervent défenseur de l'appellation 4K, adhère à l'UHD Alliance… Même si ce n'est pas incompatible dans le discours du groupe japonais, c'est un signe.