La crise du Covid-19 va-t-elle précipiter la fin des salles de cinéma, tout du moins une contraction importante de leur nombre ?
Reprise après fermeture ou fermeture définitive ?
À l'heure des plateformes de , ayant entraîné un profond changement des habitudes de visionnage des films par les consommateurs et du profil des spectateurs en salles, l'épidémie due au coronavirus Covid-19 risque de précipiter la fermeture de nombre de salles de cinéma à travers le monde (certains cinéastes se mobilisent déjà comme Christopher Nolan).
Les studios de cinéma cherchent la parade à la fermeture des cinémas
Déjà en situation difficile, les salles de cinéma subissent bien sûr de plein fouet le confinement de plus en plus large des populations. Mais là n'est pas véritablement le risque majeur pour elles. Non, le réel souci, à moyen terme, c'est la création de nouveaux canaux de distribution à l'initiative des majors de cinéma qui cherchent par tous les moyens à générer de l'argent avec leurs films récents qui ne peuvent plus être projetés normalement en salles, sous peine de pertes d'exploitation[ colossales.
Ainsi, dès la semaine dernière aux USA, les studios Universal et Warner ont proposé sur iTunes et Amazon les films sortis depuis peu de temps, et même à venir, dans le circuit classique des salles de cinéma, afin de poursuivre ou commencer leur exploitation. Ainsi, Trolls World Tour est déjà visible en streaming sans passer par la case cinéma. Et Emma, Invisible Man et The Hunts sont tous disponibles en ligne, à la location. De même pour Birds of Prey signé Warner Bros. De son côté, Onward, le dernier Pixar, est en vente en ligne (cf. capture du site US Cnet ci-dessus) au prix de 19,99 dollars.
Espace d'achat/location en ligne Amazon Prime Cinema
Amazon va encore plus loin et a donc annoncé, hier, la création d'un nouvel espace de location et de vente en ligne pour les films nouveaux, c'est-à-dire récemment sortis en salles. Dénommé Amazon Prime Cinema, ce dernier permet de visualiser depuis chez soi des films tout juste sortis au cinéma. Le quotidien américain The New York Times a révélé que dans le cadre d'une exploitation numérique d'un film, le studio empochait 80% des recettes, soit sensiblement plus qu'avec le circuit salles. De quoi les inciter à embrayer le mouvement avec d'autres titres. D'autant plus que ce serait aussi une réponse des studios aux critiques de plus en plus vives concernant le coût pour une famille d'une sortie au cinéma. Pour cette dernière, profiter d'un film récent en ligne, soit contre 20 €, et largement plus rentable. C'est aussi l'occasion pour les studios se remettre le cinéma au cœur des loisirs des consommateurs, au même titre que les séries ou le jeu vidéo.
Quid de l'avenir ?
Reste à voir si ce genre d'initiative concernera à l'avenir les plus gros titres attendus. Universal, par exemple, qui a accepté de proposer quatre titres en ligne, a toutefois préféré retarder le prochain opus Fast & Furious, énorme franchise du studio, afin de maximiser son potentiel commercial. On le voit, l'exploitation numérique ne va pas du jour au lendemain remplacer le circuit de la salle. Cependant, le processus est lancé. La question est de savoir si les deux canaux de distribution subsisteront de concert ou si le cinéma à la maison tuera la salle.