4 films du maître Alfred Hitchcock en 4K Ultra HD

le 08 juin 2020 - 13h03

Universal, Hitchcock et la 4K, suite. Après Psychose annoncé en solo à la rentrée, c'est un coffret quatre films qui fera son apparition en même temps.

Quatre films signés du maître du suspense en réunis au sein d'un unique coffret, et non des moindres : Les oiseaux, Sueurs froides, Psychose et le chef-d'œuvre absolu Fenêtre sur cour, sans doute un des films les plus analysés et disséqués du cinéma avec Citizen Kane d'Orson Wells, plongeant le spectateur dans le rôle d'enquêteur (une femme a disparu dans un immeuble, s'agit-il d'un meurtre ?) et interrogeant le rapport entre le film et son spectateur/voyeur (cliquer pour accéder à notre critique).

 

 

Retour sur Sueurs froides

Dans le film de 1958, un inspecteur sujet au vertige, Scottie Ferguson (James Stewart, pour son quatrième et dernier film avec Hitchcock), est congédié. Un jour, il croise l’un de ses anciens amis qui lui propose d’enquêter sur sa femme, Madeleine (Kim Novak, dans son rôle le plus marquant avec L’homme aux bras d’or de Preminger), dont la santé mentale semble fragile. Scottie accepte et ne tarde pas à rencontrer Madeleine, dont il tombe immédiatement amoureux. Mais la jeune femme éprouve une fascination morbide pour sa grand-mère, Carlotta Valdez, et possède une tendance suicidaire. Scottie parviendra-t-il à éviter le pire ?

 

 

Du générique en spirale conçu par Saul Bass à la fameuse séquence du clocher de la mission espagnole, Sueurs froides est sans doute l’un des chefs-d’œuvre d’Hitchcock, un film à tiroirs qui peut se voir comme une histoire d’amour, un récit d’aventures, un film criminel et une odyssée psychanalytique à l’intérieur de soi. Un film matrice aussi dont on retrouvera les traces dans PulsionsObsession et autre Syndrome de Stendahl. Pourtant, à sa sortie en 1958, le film n’obtient pas le succès escompté et déconcerte le public. Dans ses entretiens avec Truffaut, Hitchcock imputa une partie de cet échec à l’âge de James Stewart, 50 ans au moment du tournage, trop vieux pour rendre crédible la passion qui l’unit à l’icône glaciale qu’était Novak.

 

Les oiseaux, le classique indémodable

Dans les oiseaux, Mélanie Daniels, une jeune femme de la haute société de San Francisco, rencontre chez un oiseleur un avocat séduisant (Robert Taylor) en quête d’un couple d’inséparables pour sa sœur cadette. Elle décide alors d’acheter ces oiseaux et de les apporter chez lui, à Bodega Bay. Mais à peine arrivée, Mélanie assiste à d’étranges incidents, impliquant tous les volatiles de la baie.

 

 

Vaguement adaptée d’une nouvelle éponyme de Daphné du Maurier, romancière dont Hitchcock avait déjà porté à l’écran Rebecca, Les oiseaux constitue l’un des films les plus célèbres du réalisateur de Psychose. Ici, il invente le film catastrophe moderne puisque l’invasion et l’attaque de ces oiseaux belliqueux sur une communauté paisible servira de modèle à d’innombrables films, des Dents de la mer à L’attaque des fourmis rouges en passant par Willard et Cujo. La puissance et la nouveauté du film d’Hitchcock, réalisé en 1963, tient non seulement dans la nouveauté des effets visuels et des trucages sonores (réalisés par Albert Whitlock), mais surtout dans l’ancrage réaliste du récit, sa dimension quasi-documentaire. Ici, pas de bestioles venues de l’espace, pas de monstres fantastiques, mais des oiseaux ordinaires dont le comportement restera un mystère. Notons enfin que Hitchcock décida de ne pas utiliser de musique et substitua aux partitions d’usage une bande-son presque expérimentale mêlant cris d’oiseaux et sons électroniques. Un classique indémodable.

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