La concurrence de Netflix, capable d'investir des milliards de dollars tous les ans pour la création de contenus originaux, aura donc été trop forte… Et l'arrivée d'Amazon Video sur le marché, avec des moyens similaires (cf. notre actualité Série Le seigneur des anneaux sur Amazon Prime Vidéo, la plus chère de l’histoire ?), n'était pas pour faciliter la tâche de CanalPlay, propriété du groupe Canal+, qui restait dans l'impossibilité de mobiliser de tels montants financiers pour la création. Mais pas seulement…
Contraintes législatives trop fortes…
Les contraintes fortes mises en jeu par le législateur (et plus particulièrement l'Autorité de la Concurrence) pour CanalPlay furent autant de boulets trop lourds à traîner. La première d'entre elle ‑l'interdiction d'offrir des exclusivités sur le service SVOD français alors que ses concurrents insistent justement sur ce genre de programmes, mis en avant dans leur publicité et leur plateforme‑ constituait un désavantage concurrentiel énorme.
Impossible en effet pour CanalPlay de se démarquer des autres services alors que ces derniers faisaient preuve, auprès du public, de créativité et de modernité. Résultat, de 600 000 abonnés au moment de l'arrivée de Netflix en France, CanalPlay n'en compterait plus que 200 000 d'après Maxime Saada. Dans le même temps, Netflix a conquis 3,5 millions d'abonnés. Même si cette contrainte fut levée en juin 2017, Maxime Saada martèle : « C'était malheureusement trop tard ! ».
Salto, même destinée que CanalPlay ?
Compte tenu de cette situation, que penser de l'avenir de Salto, plateforme OTT française (cf. notre actualité France Télévisions, TF1 et M6 ensemble pour créer Salto, nouveau service de streaming vidéo), dont le lancement prochain a été annoncé il y a quelques jours dans le but plus ou moins avoué de constituer une alternative aux services Netflix et consorts ? N'est‑il pas trop tard pour espérer réagir sur le marché du streaming, surtout au regard du budget prévu pour ce service national, 45 millions d'euros ?