Présenté au salon CES 2015, le procédé HDR10 « open source » libre d'utilisation (comprenez par‑là sans royautés), développé par Samsung et les studios Fox, a très vite été concurrencé par d'autres technologies, notamment le HDR Dolby Vision aux performances supérieures. Et même si le système proposé par les laboratoires Dolby est payant (droit de licence à acquitter), de plus en plus de marques et constructeurs, mais aussi de distributeurs (Netflix par exemple), ont décidé de l'intégrer dans leurs matériels et contenus.
Dolby Vision vs HDR10
Cette différence qualitative tient principalement au caractère dynamique des métadonnées disponibles pour le HDR (pour résumer, les informations sur les valeurs maximum du pic lumineux et de la profondeur des noirs). Sur le HDR10, elles sont statiques, sur le HDR Dolby Vision, elles sont dynamiques.
Pour être plus clair, sur le premier, elles définissent une valeur basse et une valeur haute, telle une fenêtre fixe. Le TV ne sortira pas de ces bornes imposées, peu importe la nature de la scène affichée à l'écran. Les séquences sombres et lumineuses d'un film verront donc leur plage dynamique identique, figée. Avec la technologie Dolby Vision, les métadonnées ne sont plus statiques mais dynamiques selon les scènes. Cela signifie que les valeurs maximales hautes et basses sont différences d'une scène à l'autre d'un film pour un rendu visuel supérieur.
Mais le HDR Dolby Vision va plus loin encore en tenant compte, aussi, des capacités du TV, élément éminemment important en présence d'un écran LED Edge Local Dimming par exemple. On le sait, ces derniers sont moins performants que leurs cousins Direct LED Local Dimming en matière de contraste, donc de profondeur des noirs. Au final, grâce à ses capacités adaptatives aux contraintes du signal vidéo et du diffuseur, le HDR Dolby Vision ajuste précisément les métadonnées HDR d'un contenu, contrairement au HDR10, pour un résultat à l'écran évidemment meilleur. Seule condition pour bénéficier pleinement du rendu Dolby Vision, la chaîne graphique doit être 100% labellisée Dolby Vision, du contenu à l'afficheur en passant par le distributeur (streaming ou Ultra HD Blu‑Ray).
Contenus HDR10+ dès mi-2017
C'est pourquoi les ingénieurs Samsung ont très vite remis leurs travaux sur l'établi afin de développer le HDR10+, évolution dynamique du HDR10 statique. Avec ce dernier, à l'instar du Dolby Vision, chaque image d'une scène peut être gérée dynamiquement, c'est‑à‑dire avec des valeurs de luminosité différentes pour un rendu visuel optimal.
Et s'il reste à jauger sur pièce de ses aptitudes, Samsung compte rapidement démontrer les bienfaits du HDR10+ en l'intégrant sur ses téléviseurs HDR millésime 2017. C'est pourquoi un SDK est déjà disponible et les premiers contenus HDR10+ devraient arriver mi‑2017 chez Amazon Prime Vidéo. Il reste désormais deux interrogations en suspens, les TV HDR Samsung 2017 sont‑ils dotés d'un connecteur HDMI 2.1 (indispensable pour la compatibilité HDR10+ à partir d'une platine Ultra HD Blu‑Ray par exemple s'il devait être intégré dans la norme UHD BD) ? Ensuite, les TV HDR Samsung 2015/2016 peuvent‑ils bénéficier de la mise à jour HDR10+ pour en profiter à travers les services de streaming, donc sans nécessité d'un connecteur HDMI 2.1 ? Réponse dans quelques semaines.