Après une sortie plus tardive que prévue, probablement due à l'intégration du nouvel OS Android TV (à l'instar des téléviseurs Philips), nous entamons nos tests des téléviseurs Sony millésime 2015 avec un modèle qui fit le buzz lors de sa présentation au salon CES de Las Vegas en janvier, et particulièrement attendu depuis, le Sony KD‑65X9005C. En effet, le constructeur japonais à réussi l'exploit de proposer un TV
LCD/
LED quasiment aussi fin qu'un modèle
Oled, sur la partie dalle LCD proprement dite : 4,9 mm d'épaisseur, pas plus ! C'est réellement stupéfiant, surtout lorsque cet écran est fixé au mur via son système d'attache spécifique, il se transforme alors en un vrai tableau animé.
Évidemment, le bas du téléviseur ‑qui accueille l'électronique, le système audio et la ventilation‑ est un peu plus épais, mais le tout ne dépasse pas quatre centimètres ! Plus fort encore, et cela démontre la volonté des designers et des ingénieurs Sony de pousser le concept de l'objet d'art TV encore plus avant, les bords de l'écran sont presque inexistants. Le tout offre un design magnifique, unique, avec la réelle impression d'une image flottant dans les airs.
Doit‑on craindre, avec un TV d'une telle finesse, des répercussions sur la qualité de l'image et du son ? Que vaut le nouveau processeur vidéo X1 intégré cette année au sein des TV Sony ? L'image est‑elle aussi belle et lumineuse que sur les modèles plus « classiques » ? Qu'en est‑il de l'homogénéité de la dalle ? Que vaut ce nouvel OS Android TV ? Autant de questions auxquelles nous vous proposons de répondre par l'intermédiaire de ce test. Comme d'habitude, nous avons examiné ce téléviseur sous toutes les coutures, histoire d'évaluer dans les moindres détails les qualités et défauts de ce modèle hyper slim.
On démarre notre tour du propriétaire au moment de l'installation du TV dans notre laboratoire. Du côté de la qualité de construction, l'ensemble est parfaitement assemblé, mais il faut bien avouer que la finesse de cette dalle, associée à une souplesse certaine, fait un peu peur lors des manipulations à la sortie du carton. À installer avec prudence donc ! Sinon, ce splendide spécimen de 165 cm de diagonale propose une vitre fumée de belle facture, appliquée sur toute la surface de l'écran. En revanche, celle‑ci a les défauts de ses qualités, elle est brillante et son traitement anti‑reflet n'est pas des plus efficaces, mais s'agissant d'une dalle IPS, les angles de vision sont plutôt bons, largement plus ouverts que les autres modèles de cette gamme 2015 à base de dalles VA, et la colorimétrie est très riche.
Vous l'aurez compris, comme presque la moitié des références TV 2015 du constructeur nippon, la dalle du Sony KD‑65X9005C affiche donc une résolution de 3 840 x 2 160 pixels, soit
Ultra HD, et est dotée d'une fréquence de rafraîchissement 100 Hz native associée à une compensation de mouvement MotionFlow XR800. Du côté de l'
Upscaling et du traitement vidéo, on trouve respectivement le nouveau processeur X1, annoncé plus puissant sur la mise à l'échelle UHD, et le traitement vidéo X‑Reality 4K qui a fait ses preuves depuis plusieurs années sur les TV et vidéoprojecteurs de la marque.
En dehors de l'interface sous Android et de ce nouveau processeur, nous sommes en terrain connu en termes d'équipement avec la présence de quatre connecteurs
HDMI 2.0 certifiés
HDCP 2.2 et la compatibilité
HEVC utile pour la section multimédia et, surtout, pour recevoir les futures chaines Ultra HD (Canal+ UHD par exemple) annoncées sur la fibre, le satellite ou en OTT (directement via Internet). Au niveau du relief, Sony a opté pour une technologie 3D passive sur ce modèle et on trouve donc une dalle IPS avec une gestion du contraste via Frame Dimming et le procédé TriLuminos
RVB. Sur ce dernier point, la problématique reste identique à nos tests TV Sony réalisés l'an dernier, son apport n'est vraiment intéressant qu'avec des contenus encodés en gamut étendu, comme les fameux
Blu‑Ray au label « Redécouvrez la couleur » édités par Sony Picture (anciennement appelés Mastered in 4K). Au chapitre des moins, pas de technologie nanocristaux de type Quantum Dots pour un espace couleur encore élargi et pas de procédé X‑Tended Dynamic Range pour offrir une image plus dynamique.
Par contre, les réglages images ont considérablement changés avec désormais la possibilité d'opter pour un espace colorimétrique BT.709, DCI ou encore BT.2020, celui proposé par les futurs Ultra HD Blu‑Ray prévus en fin d'année. Attention tout de même, pour avoir vérifié, même si le réglage BT.2020 est présent, la dalle n'est pas en mesure de le couvrir intégralement. Elle affiche environ 95% de l'espace cinéma DCI, comme c'était le cas déjà l'an dernier. Autre nouveauté, la possibilité de régler la température de couleur par pas de 10, au lieu de 2 sur les anciens TV Sony, et un nouveau mode Motionflow Expert paramétrable pour régler la fluidité à son goût. Enfin, désormais, un mode image Cinema Pro excellemment calibré par défaut est présent. S'il ne permet pas de se passer d'un calibrage sérieux opéré par un professionnel du secteur (trop complexe pour la plupart des utilisateurs), il est d'emblée plus précis qu'un calibrage réalisé par n'importe qu'elle sonde du commerce vendue quelques centaines d'euros. Des nouveautés vraiment appréciables !
En revanche, avant même de procéder à nos vérifications, il est clair que la qualité audio ne sera pas du même tonneau qu'avec les TV Sony X94/X93 dotés de haut‑parleurs sur les côtés. Sans viser la qualité de reproduction sonore de ces derniers, le design du Sony KD‑65X9005C induit d'emblée des contraintes encore plus importantes qu'avec un téléviseur plat « classique ». Ce nouveau look a donc demandé aux ingénieurs Sony de revoir leur système audio embarqué, avec quatre haut‑parleurs situés sous l'écran et en configuration
bass‑reflex, associés à une amplification S‑Master Class D de 4 x 7,5 W RMS et un évent à tube fin et long pour améliorer les fréquences graves qui ne peuvent pas réellement s'exprimer ici, la faute à une caisse de résonance minimaliste. Comparé aux spécimens X93C de la marque, on note donc l'absence d'un caisson de graves intégré. Bonne nouvelle, cependant, pour contourner cette limitation dans le le bas du spectre, il est possible d'acquérir un caisson de graves sans‑fil optionnel, le Sony SWF‑BR100 (en coloris blanc ou noir), spécialement conçu pour les modèles X90 et S90, commercialisé au prix indicatif de 299 euros. On peut également relier tout autre caisson actif en filaire sur la sortie audio mini‑Jack 3,5 millimètres. À savoir, cette dernière est également assignable en sortie stéréo ou sortie casque amplifiée.
Au niveau de la connectique, la proposition du X90C est plutôt complète. Nous avons déjà évoqué la présence de la sortie audio stéréo/caisson/casque et des quatre entrées HDMI 2.0 compatibles
CEC,
ARC,
MHL 3.0,
Deep Color et
xvYCC. Il faut ajouter à leur crédit la gestion des signaux
1 080p/24 et
2 160p jusqu'en 60 Hz avec gestion d'un encodage luminance/chrominance des pixels 4:4:4 et une profondeur des couleurs sur 10 bits, sans oublier le signal 3D
1 080p. Le reste de la connectique regroupe également une entrée stéréo
RCA associée à une entrée
Composite, une
YUV et une
péritel (étonnant avec un affichage UHD…), plus un double tuner
DVB‑T2/
DVB‑S2/
DVB‑C autorisant l'enregistrement d'une chaîne différente de celle regardée.
On regrette l'absence d'une
coaxiale, d'un port
USB 3.0, d'un lecteur de cartes SD ou d'une prise
RS‑232, mais on note tout de même une sortie
optique pour diffuser le son vers un système audio externe, trois ports USB Host 2.0 dont un équipé de la fonction USB Rec (PVR), un port
Ethernet et un
port CI+.
Passons maintenant à cette fameuse interface Android TV, pas encore totalement finalisée au moment de notre banc d'essai il faut bien l'avouer, proposée en lieu et place des fonctions Smart TV des autres marques (exceptée Philips, on le répète, dont les écrans sont également équipés d'Android TV). Malgré quelques bugs importants et quelques ralentissements, comparée à l'offre en la matière des autres téléviseurs du marché (entendez par‑là les modèles non Android TV), le bond en avant est vraiment impressionnant ! Cette interface utilisateur, très proche de l'expérience offerte sur smartphone ou tablette Android, offre des possibilités énormes et variées à travers moult applications et services. Mais le plus intéressant, c'est certain, concerne ce qui n'existe pas encore. À l'instar de ce qui s'est passé sur les périphériques mobiles, la bibliothèque d'applis va rapidement et grandement s'enrichir pour donner accès à des usages dont nous ne soupçonnons même pas, à l'heure d'écrire ces lignes, encore l'existence. En effet, la fonctionnalité Android TV dépasse tout ce que l'on connaît aujourd'hui des Smart TV avec un véritable ordinateur/smartphone/tablette intégré au sein du téléviseur. En attendant, de nombreuses applications très intéressantes sont d'ores et déjà disponibles comme des jeux largement plus évolués qu'auparavant, divers systèmes « jukebox » pour le gestion des jaquettes des contenus multimédia accessibles via
DLNA, plusieurs lecteurs multimédias comme VLC, Plex ou Kodi, plusieurs
EPG complets, l'accès aux réseaux sociaux, au Google Play Store (plusieurs centaines d'applications en tout genre), etc. Bref, les possibilités sont immenses !
Du coup, la gestion multimédia fait un bond en avant assez conséquent. En plus de la compatibilité multimédia du téléviseur proprement dite, dont le décodage VP9 (codec propriétaire de Google), chaque logiciel installé dispose de sa propre prise en charge. Ainsi, Kodi permet la lecture de tous les formats existant, comme les
MKV, BDMV,
DSD,
Flac,
M2TS… sans oublier l'affichage des jaquettes des fichiers vidéo, ou l'installation de skins superbes (habillage de l'interface). Le seul souci, c'est pour l'audio qui est renvoyé systématiquement en
LPCM stéréo via
ARC, que la piste soit
DTS,
DTS‑HD ou
Dolby TrueHD ou même
DSD. Cependant, en utilisant le lecteur multimédia (le port USB) par défaut du TV (hors application via Android TV), le DTS et
Dolby Digital sont bien véhiculés en
bitstream soit jusqu'en
5.1.
L'environnement de cette interface, totalement nouveau, est moderne, dynamique et plus intuitif. L'écran Android TV met en avant des propositions de programmes télé ou
VOD en rapport avec vos goûts, l'accès à Netflix bien sûr, plus les dernières applications ou jeux utilisés… Et ce n'est que le début, Android TV est amené à s'étoffer et sa stabilité à s'améliorer avec le temps. Mention spéciale pour les joueurs, on peut même connecter une manette de jeux Android et, Sony oblige, la manette des consoles Playstation 3 ou PS4 sont reconnues. Bref, même sans
Blu‑Ray ou
DVD à regarder, il y a là de quoi se divertir ! Bien sûr, la compatibilité Google Cast est de la partie pour afficher sur le grand écran du TV le contenu d'un smartphone ou d'une tablette idoine, ou encore le contenu d'un ordinateur (Mac/PC/Chromebook) à partir d'une application iOS ou OSX qui supporte Google Cast. Enfin, tout récemment, Sony vient d'intégrer le navigateur internet Opera via le dernier
Firmware. Malheureusement, ce dernier ne permet pas de lire les vidéos proposées sur divers sites.
Avant d'attaquer le bois dur de notre test avec les véritables performances de ce téléviseur, quelques dernières précisions sur le contenu du carton : on trouve encore deux paires de lunettes 3D passives ainsi qu'un adaptateur pour support mural, deux télécommandes, la principale et la One Touch. Cette dernière est dédiée aux utilisations simplifiées du TV et l'appairage
NFC par simple rapprochement de la télécommande et du périphérique idoine. En revanche, pas de caméra, d'ailleurs on ne trouve même pas d'emplacement pour caméra sur le téléviseur.